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dd/ Saturday, February 17, 2007 Page J1 300 dpi color photoillustration by Peter Haley of a business person with a burnout match for a head. The News Tribune 2007Šp> With WRK-BURNOUT, by Niki Sullivan The News TribuneŠp> krtbusiness business, krthealthmed, krtnational national, krtworld world, krthealth health, krtmenhealth men, krtwomenhealth women, krt, mctillustration, burnout, haley, match, office, overworked, tired, workload, tc contributed, 2007, krt2007,

Elle fait l’actualité depuis plusieurs mois cette « pathologie » au nom d’origine transatlantique. Le Burn-Out est sur toutes les lèvres, mais surtout sur celles des élus de la majorité qui ont décidé de « prendre le problème à bras le corps » en proposant la reconnaissance en maladie professionnelle de ce mal du siècle…

#formacc a décidé de prendre le temps du recul et de s’interroger sur la pertinence de cet ambitieux projet politique…

 

 

 

Est-ce vraiment une pathologie psychique à part entière ?

La question peut paraître au premier abord saugrenue, mais elle ne l’est pas tant que cela en réalité. En effet, lorsque l’on évoque le Burn-Out ou le Syndrome d’Epuisement Professionnel (on n’appréciera ici le lyrisme de la traduction française officielle…) à la communauté psychiatrique force est de constater que personne n’est d’accord… À commencer par la définition même du Burn-Out qui, d’un auteur à l’autre, peut subir des variations subtiles. Voici quelques exemples de tentative de définition :

  • « Un état de fatigue et de frustration, de dépression, provoqué par la dévotion à une cause, un mode de vie, ou une relation humaine et qui échoue à produire les résultats espérés»((Freudenberger, Herbert J and Richelson, Geraldine, 1981, Burn-out. Toronto : Bantam Books. ))

  • « Un processus dans lequel un professionnel précédemment engagé se désengage de son travail en réponse au stress et aux tensions ressenties »((Cherniss, Cary, 1980, Professional burnout in human service organizations. New York : Praeger.))

  • « Le burnout est caractérisé par un épuisement physique, par des sentiments d’impuissance et de désespoir, par un assèchement émotionnel et par le développement du concept de soi négatif, et d’attitudes négatives envers le travail, la vie et les autres personnes»((Pines, Ayala M, Aronson, Elliot and Kafry, Ditsa, 1990, Le burnout. [Montréal] : Le Jour.))

  • « Le burnout est un syndrome d’épuisement émotionnel, de dépersonnalisation et de réduction de l’accomplissement personnel qui apparaît chez les individus impliqués professionnellement auprès d’autrui»((Maslach, Christina, Jackson, Susan E and Leiter, Michael P, 2010, Maslach burnout inventory manual. [Menlo Park, CA] : Mind Garden.))

  • « Le burnout est une réponse au stress émotionnel chronique avec trois dimensions : L’épuisement émotionnel ou physique, La diminution de la productivité, la surdépersonnalisation»((Hartman, E. Alan and Perlman, Baron, 1981, Career Ladders of Mental Health Professionals. Eric.ed.gov [online]. 1981. Available from: http://eric.ed.gov/?id=ED211914))

  • « Une perte progressive d’idéalisme, d’énergie et de buts, ressentie par les individus dans les professions d’aide à cause de leur travail»((Vandenberghe, Roland and Huberman, A. M, 1999, Understanding and preventing teacher burnout. Cambridge, UK : Cambridge University Press.))

  • « Le burnout apparaît quand la réalisation d’un rôle actif, participant à la définition de soi, est menacée ou interrompue et qu’aucun rôle alternatif n’est sous la main»((Marc, Edmond and Lipiansky, Edmond Marc, 2005, Psychologie de l’identité. Paris : Dunod.))

  • « Le burnout est une réaction affective au stress permanent et dont le noyau central est la diminution graduelle, avec le temps, des ressources énergétiques individuelles, qui comprennent l’expression de l’épuisement émotionnel, de la fatigue physique et de la lassitude cognitive»((Harrison, Michael I and Shirom, Arie, 1999, Organizational diagnosis and assessment. Thousand Oaks, Calif. : Sage Publications.))

dsm-5-smallNous avons donc là un objet protéiforme qui, à ce jour, n’a toujours pas trouvé sa place dans la bible mondiale des troubles psychiatriques : le DSM V. Ce catalogue de 700 pages contient à peu près tout ce que l’être humain peut exprimer comme  particularité psychique et permet d’étiqueter jusqu’à l’absurde le moindre trouble. Et pourtant il n’y a rien, pas une ligne, pas un mot sur le Burn-Out…

Dès lors, on comprend bien qu’il est impossible pour les caisses de sécurité sociale de reconnaître en maladie professionnelle une pathologie pour laquelle les experts adeptes de la « pathologisation » à outrance ne sont pas d’accord.

Pour autant des personnes souffrent bel et bien de ce mal… Ils ont des points communs très identifiables que l’on retrouve d’ailleurs plus ou moins dans les définitions ci dessus.

Nous avons donc d’un côté des travailleurs en souffrance, exprimant des symptômes spécifiques, de l’autre côté un déni de la communauté internationale psychiatrique.
Entre les deux il  y a le pouvoir politique qui essaye de donner du sens à cette situation…

 

$_35Est-il nécessaire de légiférer ?

Faire reconnaître une maladie professionnelle auprès de la caisse de sécurité sociale a pour principal intérêt d’officialiser le lien entre une pathologie et le travail d’un individu. Au-delà des avantages financiers (pas d’avance de frais pour les soins, indemnités journalières plus importantes…) c’est souvent une reconnaissance symbolique que les salariés recherchent. Particulièrement lorsque la pathologie est d’origine psychique et qu’elle fait donc écho à une situation de souffrance au travail.

A ce jour faire reconnaître un trouble psychique en maladie professionnelle est tout à fait possible même si cela reste très compliqué.

Il se trouve que s’il n’y a pas de consensus sur le « diagnostic », l’ensemble de la communauté psychiatrique considère à minima que le Burn-Out est une voie d’accès vers d’autres troubles psychiques (Dépression, Etat de Stress Post-Traumatique, Trouble Anxieux généralisé…) qui eux peuvent bénéficier de la reconnaissance en maladie professionnelle.

Ainsi, à ce jour, si une personne victime d’un Burn-Out décompense sous la forme d’une dépression il pourra faire reconnaître le lien avec ses conditions de travail.

Il n’y a donc pas de nécessité de légiférer spécifiquement sur la question du Burn-Out mais d’une manière globale sur la question de la reconnaissance de la souffrance au travail.

ms-icon-310x310L’avis de #formacc

Plus que la Dépression, le Burn-Out attire l’attention des médias et des hommes politiques. A l’instar de la souffrance au travail des cadres supérieurs qui attirent plus que celle des employés… Il est en effet plus facile pour un journaliste ou un homme politique de s’identifier à un cadre supérieur qui s’épuise au travail qu’à une secrétaire de mairie harcelée par son supérieur hiérarchique…

Pour autant, comme souvent, le réel nous rappelle à l’ordre :

  • Selon l’InVS entre 2007 et 2012((http://www.invs.sante.fr/beh/2015/23/2015_23_2.html) 480 000 salariés ont souffert psychiquement du fait de leur travail et seulement 30 000 présentaient un tableau clinique de Burn-Out…
  • Parallèlement, en 2013 il n’y a eu que 239 reconnaissances en Maladie Professionnelles de troubles psychiques…

Au total, il sera toujours temps de se préoccuper spécifiquement du Burn-Out lorsqu’on prendra réellement en compte la souffrance au travail…

A l’heure où est rédigée cette note de blog… Nous en sommes encore loin…

Pour aller plus loin : Le guide du Burn-Out de la FIRPS((Fédération des Intervenants en Risques Psychosociaux))