AVC

Accident Vasculaire Cérébral

L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) est la première cause de handicap non traumatique. On dénombre environ 130 000 AVC annuellement en France dont 30 000 gardent des séquelles. On peut aisément imaginer l’importance économique et sociétale de s’interroger sur l’origine des AVC afin de tendre vers une diminution de leur nombre.

Une récente étude (Octobre 2015), de type méta-analyse, portant sur près de 140 000 personnes, met en évidence que l’exposition au « job strain »1Le modèle du « job strain » (Karasek) aussi dénommé modèle « demande psychologique/latitude décisionnelle » est l’un de ceux validés les plus utilisés pour l’évaluation du stress professionnel dans les études cliniques. La demande psychologique fait référence à la pression temporelle, la charge mentale et les responsabilités. La latitude décisionnelle a trait aux potentialités de contrôle de son activité par le salarié. Ainsi une forte demande psychologique associé à une faible latitude décisionnelle engendre un état de tension : le « job strain ». augmente le risque de survenue d’AVC. Les résultats sont particulièrement marqués pour les accidents ischémiques et les femmes exposées à une forte tension au travail.

Pour les auteurs, plusieurs mécanismes peuvent être impliqués dans cette association :

D’abord, il est possible que l’exposition au stress professionnel augmente les comportements à risque d’AVC, comme le tabagisme, l’absence d’activité physique et les mauvaises habitudes alimentaires. Cependant les sujets avec un style de vie sain exposés au « job strain » présentaient tout de même un sur-risque de 25% par rapport à ceux non exposés au « job strain ». Ce qui montre que l’absence d’hygiène de vie n’explique pas, à elle seule, l’augmentation du risque.

Puis, le stress au travail est aussi souvent associé avec d’autres facteurs de risque, comme un syndrome métabolique, un indice de masse corporelle élevé, un métabolisme glucidique perturbé et une dyslipidémie qui représentent aussi des facteurs de risque d’AVC.

Enfin, l’exposition chronique au stress joue sur l’hypothalamus2L’hypothalamus active le système nerveux sympathique et la médullosurrénale et l’axe hypophyse-corticosurrénale, ce qui entraîne une augmentation de la réponse inflammatoire, le risque de déstabilisation de plaques d’athérome, une augmentation de la sécrétion de cortisol et des perturbations hémodynamiques. ce qui augmente les risques d’AVC.

Une limite souligné par l’auteur est que les sujets les plus en « job strain » peuvent avoir quitté leur emploi pendant le suivi des études, ceci afin de réduire leur exposition au stress, ce qui est susceptible d’entraîner une sous-estimation de la survenue des AVC.

Néanmoins, il faut retenir de cette étude qu’elle indique que le stress est un puissant facteur de risque d’AVC.

Source : www.neurology.org

Notes

Notes
1 Le modèle du « job strain » (Karasek) aussi dénommé modèle « demande psychologique/latitude décisionnelle » est l’un de ceux validés les plus utilisés pour l’évaluation du stress professionnel dans les études cliniques. La demande psychologique fait référence à la pression temporelle, la charge mentale et les responsabilités. La latitude décisionnelle a trait aux potentialités de contrôle de son activité par le salarié. Ainsi une forte demande psychologique associé à une faible latitude décisionnelle engendre un état de tension : le « job strain ».
2 L’hypothalamus active le système nerveux sympathique et la médullosurrénale et l’axe hypophyse-corticosurrénale, ce qui entraîne une augmentation de la réponse inflammatoire, le risque de déstabilisation de plaques d’athérome, une augmentation de la sécrétion de cortisol et des perturbations hémodynamiques.